CULPABILITÉ
1. Qu’est-ce que la culpabilité
2. Question posée : Le fondement de la culpabilité (partie pratique) : culpabilité emprique (conscence) ou culpabilité non- emprique (supra-conscience)
3. Le péché originel (partie dogmatique)
4. Le point de vue de quelques philosophes
a. Rousseau (1712-1778)
b. Kant (1724-1806)
c. Nistzche (1844-1900)
5. Quelques exemples dans la Bible
a. Cas Abraham
b. Autres cas.
6. Quelques point de vue des practiciens contemporains
a. Un pholosophe
b. Un terapheute
7. Conclusion : Doctrine de la justification par la foi : solution protestante
1. Qu’est-ce que la culpabilité ?
Définition : (dictionnaire national) Situation d’une personne coupable ou tenue pour coupable ou qui se sent – à tort ou à raison – coupable d’avoir transgressé une règle.
- Question posée : Le fondement de la culpabilité (partie pratique) : culpabilité emprique (conscence) ou culpabilité non- emprique (supra-conscience)
La critique des catholiques sur Luther, la confession d’Augsbourg.
Luther est trop emprique.
Paul Ricoeur dit (philosophe protestant), « Ce n’est pas le paradis perdu de l’innocence que nous prétendons décrire, mais des structures qui sont des possibilités fondamentales offertes à la fois à l’innocence et à la faute, comme le clavier commun d’une nature humaine sur lequel jouenet de façon différente l’innocence mythique et la culpabilité empirique. »
Sa doctrine « justification par la foi » est basé sur son expérience personnelle d’où le manque de l’authenticité ß> (mon avis) Dieu intervient toujours non de façon impersonnelle, mais de façon personnelle. Il intervient donc par l’expérience, par exemple, Dieu fit écrire Paul une éminent épître de Rome, par son incapacité de maîtriser lui-même. Rm 7b. « Ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je ne veux pas, voilà ce que je fais… » d’où sa doctrine de la justification par la foi, non par l’œuvre « le juste vivra pas la foi. » Cette parole est justement le verset clé de la vie de Luther. Les catholiques parlent de l’efficacité des œuvres pour le salut.
Deuxième critique : concentration de la concupiscence. La culpabilité de l’homme n’est pas uniquement basé sur tel ou tel acte humain. Il y a un péché au-delà d’une simple concupiscence. Selon la parole cité Rm 5, l’homme est coupable par je ne sais quelle cause. Il y a la raison plus profonde que la concupisence seule. Elle peut être effacé par le baptême, et elle est eradiquée par lui.
« Tous unanimement désaprouvent et condamnent l’opinion des Luthériens que par le baptême la coulpe (terme catholique du péché) du péché n’est pas enlevé mais qu’elle est seulement non imputé. »
- Le péché originel (la Bible)
. Indispensable pour la compréhension de la culture occidentale (ex. M. Sarkozy ?)
. qu’en dit la Bible ?
Genèse 2
Dieu créa le jardin d’Eden. Il établit l’ambiance parfaite du bonheur, puis il donna la mission (concept de travail ; travail = une mission par laquelle nous pouvons pleinement nous épanouir, quoi qu’il dégénère comme un gagne-pain dans le monde déchu ; il a pour but de plaire au Créateur. Le Créateur n’est point égoïste, comme on suppose parfois par cette expression, car le Créateur pense toujours au bien de sa créature.) Puis, il donna le commandement (ou règle, ou ligne de conduite pour la vie). C’est un ordre inviolable, en laissant pourtant le libre choix de le choisir ou l’abandonner.
C’est là encore la condition de bonheur. Si quelqu’un est obligé de choisir A, il est malheureux, tandis qu’il sera heureux de choisir entre A et B. Dieu prit le risque de voir l’homme choisir l’autre que ce qu’il voulait, mais il ne voulut pas empêcher la liberté de choix (libre arbitre) pour l’homme. C’est comme si le père dans la parabole du fils prodigue n’empêchait pas que son fils parte, quoi qu’il commette beaucoup de péché en partance.
Il dit, « Mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » En donnant le libre choix, Dieu prévint quand même la conséquence de son éventuel mauvais choix.
Erasme (théologien humaniste) accentue sur le libre arbitre, selon lequel l’homme est libre de choisir en s’assumant chacun sa responsabilité de son choix et de la conséquence qui s’ensuit. Par contre Luther dit serf arbitre. La volonté de l’homme n’est point libre. Il est esclave, étant manipulé par le mal et par le désir de Satan.
En tout cas, en permetant le libre choix pour son bonheur, Dieu prévient que la conséquence de la désobéissance sera grande. C’est la mort de l’âme.
Satan parut dans Gn 3. Il séduit l’homme, d’abord la femme. Car la femme avait une certaine pensée relative de la parole de Dieu, « Pourquoi mourrais-je, alors que ce n’est qu’un petit fruit insignifiant ? » par ex.
Satan épie la chance et trouvant que la femme est un maillon faible, s’attaque, en tirant avantage d’abord de cette la parole de Dieu, « A-t-il réellement dit… ? » puis à la fin, « Tu ne mourras pas du tout. » Enfin, la femme fut séduite et en vint à manger de l’arbre. Puis elle donna à son mari le fruit. Entretemps, Satan séduisit en disant, « Si tu en mange, tes yeux s’ouvriront et vous deviendrez comme les dieux. »
C’était un orgueil que de vouloir devenir égal à Dieu. Mais c’était la tentation. Une fois chuté, Satan disparaîtra.
La première conséquence est la honte. La honte n’est autre que la culpabilité. Gn 3 :7 dit, « Les yeux de tous deux s’ouvrirent ; ils prirent conscience du fait qu’ils étaient nus. Ils se firent des ceintures avec des feuilles de figuier cousues ensemble. » Deuxième conséquence est la peur. « Alors ils entendirent la voix de l’Eternel Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L’homme et sa femme allèrent se cacher devant l’Eternel Dieu, parmi les arbres du jardin. »
L’Eternel Dieu appela l’homme est lui dit : Où es-tu ?
L’homme est perdu. On ne peut plus le trouver. Il a perdu le sens. Le problème commun des modernes est le non-sens.
La réponse d’Adam, J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu ; je me suis donc caché.
Ici, il se culpabilise du fait qu’il était nu, alors que Gn 2 : 25 dit, « L’homme et sa femme étaient tous les deux nus et n’en avaient pas honte. » Avant la chute, il n’y a pas de culpabilité de sa nudité. Un savant du moyen age (Luther ou Calvin, je ne sais) dit qu’il n’y aura personne qui n’aura pas honte avec sa nudité (par exemple devant le miroir). Par la chute, l’homme se mit à avoir la culpabilité de ce qu’il n’en aurait pas s’il n’avait pas chuté.
Pour leur explications du péché originel, les catholiques disent que Romain chapitre 5 décrit plus excellement que Gn 3.
La Doctrine du péché originel est établi par St. Augustin.
Un intéressant sondage de la Corée. 23% de la population est chrétienne. Seule 2,4% croient en le péché originel.
Dt 6 : 5, tu aimera ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Puis tu aimera ton prochain comme toi-même.
Est-ce qu’en même temps de notre naissance, nous avons la force et volonté d’aimer Dieu ? Non, en l’homme naturel, il n’y a pas de telle force et volonté. Cela est dû au péché originel et l’homme n’a pas de telle force et volonté. Seulement par la nouvelle naissance (Jésus dit, « En vérité, en vérité, je te dis, si un homme ne nais de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu, Jn 3 :3) Avec sa propre force et volonté, en aucun cas, l’homme ne peut connaître ni aimer Dieu. Autrement dit, alors que l’homme fut créé à l’origine pour aimer Dieu, il fut tombé dans un certain état irréversible où il ne peut l’aimer.
Doctrine du péché originel par St. Augustin
D’abord, l’apologie contre l’hérésie : Pélagienne
L’Eglise d’Orient n’avait pas de tel optique : Le nom et la doctrine du péché ou du vice originel sont complètement étrangers aux docteurs de l'Église grecque. Ils s'accordaient bien à reconnaître les funestes effets de la chute d'Adam pour sa postérité, mais ils ne les concevaient pas comme un état maladif de l'âme, transmis par la génération. Suivant eux, la nature morale de l'humain n'a pas été métamorphosée par la chute; mais une des conséquences de la chute a été d'exposer davantage cette nature aux tentations des démons, au moyen des convoitises et des passions.
Pélage et Coelestius, son successeur, avocat abandonnant son métier, propageant la doctrine. Tous les pèrs les condamnaient. Augunstin s’accentue sur la grâce. Pélage le considère dangereux, car « L'opinion, répandue dans l'Église d'Occident, que tous les humains ont hérité d'Adam une inclination au péché, qui les empêche d'arriver au bien, et que, pour cette raison, ils ne peuvent arriver à la vertu qu'avec la grâce de. Dieu, paraissait à Pélage et à Coelestius une source d'idées dangereuses pour la morale. Ils croyaient remarquer que les humains, à qui l'on promettait qu'ils seraient portés à la vertu par cette grâce, négligeaient les efforts nécessaires pour l'atteindre. »
D’où une conclusion importante : la nature du péché n’est ni ‘état’ ni ‘penchant’ mais ‘acte’ personnel. La chute n’est pas l’hérédité, mais l’imitation de l’acte mauvais d’Adam et Eve. (théorie d’imitation) De puis, la vie parfaite est possible.
La bonté de la nature rend les Gentils capables de développer les vertus suprêmes et donc pour Pelagius, il n’est pas impossible pour l’homme de surmonter sa nature coupable. Ce genre de conception exclut la dogme du péché originel, c’est-à-dire que la tendance héréditaire du péché. La chute d’Adam est un acte qui n’a aucun effet sur les descendants, donc le péché n’est pas héréditaire.
Doctrine de St. Augustin
Le péché n’est pas comme Pélagius un simple ‘acte’ de désobéissance, mais le ‘penchant’ qui est mal orientée. Rm 5 :12. Notre nature étant tout entière détruite, il n’y a personne qui puisse être sauvé sans la grâce du Sauveur.
Pour le libre arbitre, la compréhension du premier état avant la chute est indispensable. D’abord, la compréhension de l’homme. L’homme est à la différence de l’église en Orient, ‘image’ ou ‘forme’.
. Le premier aspect de l’‘image’ est de reconnaître l’existence de Dieu et l’immortalité de Dieu par la raison.
. 2e aspect de l’image est celle qu’il participe à Dieu
Adam avant la chute possède le pouvoir de ne pas commettre le péché (posse non peccare) et le pouvoir de commettre le péché (posse peccare), c’est-à-dire le libre arbitre. Avant la chute, il reçoit comme don supplémentaire le pouvoir de ne pas commettre le péché, afin de garder le bien et éviter le péché dans l’état de gloire. Le libre arbitre est neutre, mais l’humanité choisit l’impiété. Augustin vit que la cause de la chute est la désobéissance à cause de l’orgueil et regarda ce orgueil comme la la nature du péché originel. Après la chute, l’homme perdit ce don supplémentaire, et à cause de ce fait, il ne put plus utiliser le libre arbitre, si bien qu’il ne put plus choisir le bien. Cela signifie que le deuxième aspect de l’image de Dieu est perdue. L’homme utilisant mal son libre arbitre, il vit se détruire même sa volonté. Le libre arbitre étant incliné vers le mal, quoi qu’il fut possible de choisir un acte, mais il est obligé de commettre le mal. Ce libre arbitre captivé (liberum artitrium captivatum) (semblable à la doctrine de serf arbitre de Luther) doit être restauré par la grâce de Dieu.
En plus, le moyen de hériter le péché des parents aux enfants se trouve dans la consupiscence. – péccabilité héréditaire. Augustin considérait que la concupiscence ne peut être séparée du péché. Il dit, « Quand on veut procréer les enfants, il n’y a pas de relation sexuelle par excellence qui soit privé du désir brûlant, donc il n’est pas possible que seule la raison mais sans aucune teinte de la concupiscence soit transmis aux descendants. »
- Le point de vue de quelques philosophes
Rousseau : Homme naturellement bon (dans une lettre de 1762 envoyé à l’évêque qui l’a condmané en raison de Emile, l’éducation) : Avec Voltaire et autres plupart des penseurs du 18e et 19e siècle, il rend St Augustin responsable de la création du dogme du péché originel. Son argument de nier ce dogme est suit :
« Si nous avons le mal à cause d’Adam, qu’en devient ceci. Adam, au début, s’il n’a pas défaut, nous en serons pas de même ? » Rousseau estime que notre perversité provient du conflit des intérêt qu’entraîne la vie sociale.
La critique sur Rousseau de cette idée : mais s’il en est ainsi d’où vient ce mal social, n’est-ce pas par l’homme donc l’homme est déjà perverti.
Kant : l’éveil de la raison : on l’appelle le péché originel. La chute est la faiblesse de la raison, incapable de dominer les mouvements de l’animalité.
Dans « Religion », Kant introduit le concept du mal radical, le péché « originel » contre la loi moral qui produit la « culpabilité infinie ». Kant dit : « il semblerait qu’on suive ce fait qu’à cause de cette culpabilité infinie toute l’humanité doit s’attendre au châtiment incessant et l’exclusion du royaume de Dieu. Mais si la vie d’après permet le devéloppement et la conversation moraux, alors le temps infini devrait rendre capable quelque damnés de se racheter. Cependant, Kant fut incliné à croire qu’ils seraient même plus méchant dans la vie d’après.
Kant croie qu’il est significatif que dans le Nouveau Testament le Christ comme le Fils de l’homme est celui qui juge.. Kant clarifie que la culpabilité n’est pas transférable et que chacun de nous doit la porter sur lui-même. Donc, il n’y a aucune rédemption vacariante du Christ, ou d’autre acte rédempteur de Dieu. Le mal radical est un type de péché « qui seulement le coupable seul peut porter et qu’aucune personne innocente ne peut assumer même quoi qu’il fut assez magnanime pour le porter sur lui-même en faveur de l’autre. » Si le mal radical est « le plus personnel de tous les dettes, » alors nous devons le faire payer dans le plus personnel de tous les chemins, c’est-à-dire, le jugement-propore, c’est-à-dire la culpabiltié.
Nistzsche et Freud
Pour ces deux penseurs, cette culpabilité a des effets néfastes et morbides : le nihilisme pour Nietzsche, la névrose pour Freud
Nietzsche affirmera ainsi qu’elle donne naissance à une maladie de l’humanité des plus coriaces : le nihilisme, effroyable pathologie qui pousse l’être humain au dégoût de soi. Freud, de son côté, lui fera un diagnostic tout aussi peu affriolant, puisqu’elle sera selon lui une des sources de la névrose. Ils s’accorderont tous deux sur l’idée qu’elle fait apparaître une maladie de l’âme spécifiquement humaine par l’intermédiaire de la moralité, cet outil permettant à la culture de domestiquer l’« animal homme ». Aussi est-il tentant de rapprocher la conception nietzschéenne de la moralité avec l’acception freudienne de la névrose, à tel point que l’on pourrait se demander s’ils ne désignent pas la même chose par deux termes différents.
Pour ces deux penseurs, pourtant, La culpabilité est nécessaire et inéluctable
Toutefois, si ce sentiment de culpabilité recèle bien des aspects morbides, il n’en est pas moins probable qu’il constitue un facteur aussi inéluctable que bénéfique à certains aspects. Freud en arrive même à exposer l’hypothèse que la culpabilité serait un fait premier, empêchant par-là même toute conviction raisonnable cherchant à s’en débarrasser totalement.
- Exemple de la Bible
Adam/Eve (rejet de la responsabilité l’un sur l’autre)
Caïn à l’égard de Abel (le poids de ma faute est trop grand pour être supporté)
Abraham à l’égard de Loth (au lieu de le juger, éternel amour par la prière)
Loth envers sa compromission (finissant par l’inceste et par l’ivrognerie)
Frère de Joseph à l’égard de Joseph
Néhémie/prophètes à l’égard de la déportation des pères
Hérode à l’égard de Jean-Baptiste
- quelques points de vue des protestants
Du point de vue d’un philosophe (Sylvie Queval)
Les métaphores : « accablé par le poids d’une faute » « rongé par la morsure du remords. »
Le sentiment de culpabilité naît d’un dialogue de soi avec soi-même sur ce forum qu’on appelle très justement le « for intérieur. »
On a souvent dénoncé les méfaits de cette conscience malheureuse qui s’accuse, oir se complaît parfois dans l’auto-flagellation, et qui peut même conduire à une véritable haine de soi. Allures masochisme.
Une forme obsessionnelle et pathologique de la culpabilité qui consiste en un excès d’auto-accusation, en une incapacité à se pardonner ou à se sentir pardonné, en une incpacité, en un mot, à tourner la page, à renvoyer le passé au passé pour vivre le présent et préparer l’avenir.
Il y a deux façon (Jacques Lacan : psychanaliste) :
L’une est de ne pas sortir de la culpabilité (la névrose)
L’autre est de ne pas y entrer (la psychose)
Pour résoudre ce problème, Paul Ricoeur tire l’adéquate utilisation de la responsabilité. Il dit il faut y avoir l’acte de coupler culpabilité et responsabilité. La responsabilité est la face social d’une réalité dont la culpabilité est la face subjective.
Deux sens de responsabilités : responsabilité-imputation/responsabilité-mission.
R-I : celui à qui on peut imputer une action (ou une omission) et qui est, en conséquence, censé rendre des comptes à la fois en ayant à expliquer son geste (ou absence de geste) et à en payer les conséquences. – responsabilité juridique
R-M : (promue par les philosophes contemporains ; Hans Jonas) responsabilité pour l’avenir ; l’homme responsable est cette fois celui dont l’action est commandée par la représentation des suites de son action. Il s’agit de la responsabilité morale qui regarde vers l’avenir en cherchant comment le préserver.
La responsabilité (mission surtout), sous son double visage, vient corriger ce que la culpabilité risque toujours d’avoir de morbide.
- Imaginez si quelqu’un s’est repent de ses péchés et obtenu le pardon, mais sans la mission qui s’ensuit, il risque de retomber dans une dépression. D’où la nécessité de la responsabilité (mission)
Du point de vue d’un térapeute (Nicolle Deheunynck-Bliez)
Celui qui a commis l’agresse ne se sent pas toujours coupable : il estime avoir agi en conscience, c’être vengé d’une injustice par lui subie ou avoir fait justice pour ses semblables qu’il a voulu protéger ou venger. Mais plus subtilement, il y a aussi la culpabilité de celui ou celle qui n’a apparemment comis aucun délit, mais qui s’adresse des reproches à soi-même : coupable de n’avoir pas assez aimé ses enfants, son conjoint, coupable d’avoir déçu ses parents, coupable de ne pas se montrer assez attentif à ses proches, coupables de ne pas en faire plus dans son milieu professionnel.
Fils prodigue.
La faute improbable : sentiment de ne pas avoir fait « assez »
On trouvera toujours un objet à ce sentiment de culpabilité. Car en fait, il s’agit de notre rêve jamais réalisé d’avoir comblé l’autre. Il s’agit selon l’expression de Françoise Dolto, le « manque à être » (nous ne sommes comblants pour personne et nous ne sommes comblés par personne.) Ex : Jésus lui-même, « pourquoi m’a tu abandonné ? »
Ce doute toujours rôde : sui-je assez aimé ? Suis-je assez aimant ? La faute improbable de Lytta Basset, pasteurs protestante.
La faute fantasmée, dira le thérapeute.
C’est la question de la culpabilité (en dehors de tout acte délictueux) Savoir que je ne serais jamais comblante pour personne, quelle blessure pour l’égo ! Donc toujours un peu décevante, comme je serai moi-même toujours un peu déçue. Mais dans cette tiristesse il y a une lumière, un espoir, un rebondissement de la Vie.
Je ne suis qu’un enfant de Dieu. Je ne peux ni plus ni moins. Je ne suis pas coupable non plus de la souffrance de l’autre sauf à l’avoir délibérément, cyniquement provoquée. Chacun de nous ne souffre que de sa blessure.
« Guérir » a done toujour à voir avec la fin de la culpabilité : pardonner à l’autre blessant, se pardonner à soi-même d’avoir été blessant. Sortir de cette toute-puissance de pouvoir « réécrire l’histoire » que ce soit la sienne ou celle de l’autre, s’accepter dans sa dimension d’homme, aimer à la hauteur de l’homme en n’étant jamais ni comblé, ni comblant, c’est tout un travail d’en prendre conscience puis de l’accepter et dans le meilleur des cas de s’en réjouir pour laisser une place, un espace pour un autre amour et une joie imprenable.
7. Conclusion : Le doctrine de la justification par la foi (<-> justification par les œuvres : Pélage : penchant catholiques) : solution protestante
Luther : le péché hériditaire est fondamentalement l’impitété (c’est-à-dire le péché de l’âme), tandis qu’Augustin dit que le péché c’est l’état où la concupiscence domine sur le corps.
Luther, « la chute de corps qui domine sur l’âme n’est pas la conséquence du péché, mais c’est le châtiment du péché. Non que le corps susceptible de péché rend l’âme pécheresse, mais l’âme pécheresse rend le corps malade. » Donc, par la grâce de Dieu, qui est la puissance créatrice, la nature humaine peut être restaurée. Donc elle est indispensable. Par le baptême, le péché peut être enlevé. Par la grâce, la concupiscence en l’homme peut perdre de plus en plus la force en conduisant l’homme libre. La nouvelle contribution d’Augustin est qu’il interprète le salut comme la justification par la foi. Différente de la conception de Luther, c’était plutôt la conception de la justification pratique qu’on devient juste en pratique. Parce que le salut par la grâce est la restauration de la nature déchue et la guérison de la nature. Ici, le processus de l’homme est la justification continuelle, au bout de laquelle on devient vraiment juste. Le début de la justification est la foi, le milieu est la souffrance, et la fin est face à face avec Dieu. « Nous commençons par la foi, puis nous accomplissons par la présence devant Dieu. Nous recevons la foi comme don, puis dans le processus de l’obéissance au commandement de Dieu, nos mérites se produisent par la justification de foi.
Tentation d’étouffer la culpabilité par l’adhesion à une loi morale est de tout temps, de toutes confessions : comme nous avons vu dans les points de vue des philosophes.
Mais le protestantisme est d’une part par la justification par la foi. Foi-confiance comme le dit la confession d’Augsbourg, qui avec la crainte de Dieu constitue le péché quand il s’absente. Le combat contre le légalisme mené par Luther, au nom de la justification par la foi a trouvé son prolongement nécessaire dans l’insistance de Calvin sur la « sanctification » : il serait naïf de croire que la foi libère une fois pour toutes ; les croyants, en s’engageant sur le cheminde la sanctification. C’est donc dans le processus que l’on doit interpréter la justification par la foi. C’est aussi dans le contexte de St Augustin.
Il est hautement significatif que dans le culte protestant la confession des péchés sont traditionnellement suivie non d’un sacrement, mais du rappel d’une promesse. La grâce est offerte à quiconque engage sa foi ou sa confiance dans cette relation avec Dieu inscrites dans le temps. La porte de la prison est ouverte, encore faut-il la franchir. La promesse est annoncée, encore faut-il y « croire ». Ce n’est pas un sacrement qui peut mettre fin à une culpabilité apparemment infinie, en ce sens que nul ne sais jamais jusqu’où va sa ruptuer de relation avec l’Autre. Affirmer que la voie de salut se trouve dans l’interrogation honnête sur ce qui en soi-même fait obstacle à la foi, c’est admettre que l’aveu, même s’il n’estt pas le fruit d’une contrainete, ne suffit pas. La mauvaise foi = le mal radical de Kant fait obstacle à la foi. En raison de la mauvaise foi toujours possible, la voie hors de la culpabilité n’est pas ouverte par la simple administration d’un sacrement. Autrefois il y a toujours ce débat sur la contrition (la vraie repentance) et attrition (motivée par la peur de condamnation).
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