« HEUREUX… »
Matthieu
5 :1-16
Verset Clé
5 :3
« Heureux
les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux. »
Comme vous le savez bien, chaque évangile a son destinataire
et son objectif propre. Matthieu a pour destinataire les Juifs et pour objectif
la présentation de Jésus comme la vraie justice, le roi juste. Marc étant
tellement pressé – en fait, il se concentrait sur l’action puissante de Jésus –
il n’était pas intéressé ou n’a pas de loisir de publier le sermon sur la
montagne. Comme moi qui a le même prénom, Marc n’était pas non plus si
philosophique, donc omet le sermon qui était très philosophique. Jean, lui,
était tellement thématique, si bien qu’il enlève tout ce qui ne touche pas à
Jésus divin. Or, le sermon qui commence heureux, lui paraît trop humain. Puis,
Luc, lui, il en parle. Sa version est pourtant assez succincte et trop
analytique, en faisant s’opposer le bonheur versus le malheur. Cela est
compréhensible, car son écrit est, comme il le dit lui-même, après avoir tout
recherché exactement, c’est-à-dire je vais essayer plus objectivement possible.
Donc, la version de Luc était objective et descriptive, et aussi un peu
ennuyeuse. Matthieu était par ailleurs très touché par le sermon. Cela vient du
cœur. Pour Matthieu le bonheur était le problème de la vie. Au début, il
pensait que le bonheur résidait dans l’argent uniquement, mais il comprit vite que
la vie poursuivant l’argent n’est qu’un enfer. Maintenant, il trouva le bonheur
en Jésus.
Billy Graham témoigna une fois dans son livre, «
le secret du bonheur » : « Près de ma maison se trouve une
source dont le débit ne varie en aucune saison. Les torrents peuvent se
déchaîner, son débit n’augmente pas. Une longue sécheresse survient, il ne
diminue pas. Il est continu et toujours le même. Le bonheur que nous cherchons
lui est comparable. » Cette semaine
j’ai reçu un mail contenant un lien d’une vidéo de la part d’un de mes amis chrétiens
en Amérique. En effet, cette vidéo a enregistré le sermon d’un serviteur
américain du nom de Paul Stevens. Il était en train de traiter le thème du
mariage avec ce titre de « mysterious blessing of mariage » qui
se traduit « bénédiction mystérieuse du mariage. » Le pasteur se
vanta au début de son sermon qu’il venait d’avoir la cérémonie de 50e
anniversaire du mariage avec sa femme. Je me suis dit : quel bonheur a cet
homme-là. Il dit que le mariage de nos jours est contractuel, au point que si
la prestation de service mutuellement contractés ne se fait pas on rompe. Les
protagonistes pensent en subconscient que si cela ne marche pas, on rompra
d’une manière ou d’une autre. Ils font souvent l’essai conjugal avant le
mariage, mais le problème est que selon Stevens, ils sont très peu ou pas du
tout préparés au mariage, malgré cet essai, et c’est pourquoi au bout de
quelque temps, leur mariage, passant par des conflits, se solde par l’échec.
Alors comment peut-on avoir un heureux mariage qui se pérennise. Le thème de
mon sermon de ce matin n’est pas le mariage, mais il en dit long du vrai
bonheur pour l’homme, y compris le marié et la mariée. Comme le sujet est assez
suffisant pour susciter l’intérêt, je suis sûr que parmi vous il n’y a personne
qui s’endorme ce matin, en écoutant le message. En tout cas, c’est ce que
j’espère du moins. Je souhaite que Dieu vous donne pleine attention au sermon, et
vous fasse comprendre le secret du vrai bonheur.
I.
« Heureux… »
Quand Jésus monte à la montagne, beaucoup de gens venait
vers lui. Il s’assit, peut-être en regardant la ville situé en face sur l’autre
côté de la vallée, pleinement ensoleillé. Les disciples devancent la foule pour
écouter Jésus. Depuis que j’ai proposé de prier deux à deux ou à trois après la
réunion du matin, les membres ont tendance de s’assoir assez loin de moi, ce
qui m’a fait conjecturer qu’ils ne veulent pas trop être formés au même groupe
avec le pasteur. J’ai senti qu’il y a un peu de barrière dans tout ça. Mais les
disciples de Jésus n’avaient pas de barrière avec Jésus, ils s’approchent de
Jésus et collent leur oreille à la bouche de Jésus pour l’écouter. Jésus, en se
sentant un peu enquiquiner, en aurait été néanmoins très content. Alors Jésus
ouvre la bouche et se met à les enseigner. Cette expression est utilisée
souvent dans le monde hébraïque quand on dit que l’orateur a une pleine
autorité. L’enseignement de Jésus est vraiment plein d’autorité. Mais la façon
par laquelle Jésus aborde est loin d’être autoritaire, mais plutôt remplie
d’affection. Jésus ouvre la bouche de laquelle nous entendons ce heureux mot,
« Heureux… » « Heureux » signifie, « béni, satisfait
ou grandement favorisé. » Mais quel mot susceptible de provoquer des
polémiques ! En effet, la réalité ne s’y concorde absolument pas. Ceux qui
l’écoutaient ce jour-là étaient loin d’être bénis ou heureux. Ils n’espéraient
plus rien de la vie. Pauvres, abandonnés, en haillons, à la merci d’un
gouvernement étranger… Heureux ? Comment leur misérable vie aurait-elle pu
être grandement favorisé, bénie et heureuse ? C’est donc le mystère que
nous apprenons ce matin.
Avant le message, j’ai résumé un peu de ma façon le sermon
sur la montagne. [diapo]
D’abord, Matthieu raconte que le bonheur est à ceux qui sont
pauvres en esprit. Que signifie d’être pauvre en esprit ? Il y a une
exacte expression qui s’y réfère dans la langue coréenne. Quand les coréens
disent que quelqu’un est pauvre en esprit, ils entendent dire que cette
personne est extrêmement humble. Nous avons déjà mentionné ce qu’est l’humilité
la semaine dernière. L’humilité est le terrain unique où la grâce peut
s’enraciner. Elle n’est pas une des grâces ou la grâce parmi tant d’autres,
mais la racine de toutes les grâces. Son absence est l’explication suffisante
de tout échec et toute défaite. C’est la médication d’Andrew Murray, saint du
19e siècle de l’Afrique du Sud. Avant d’aborder la pauvreté en
esprit, pensons à la pauvreté en les choses matérielles, car toutes les deux
engendrent parfois la même attitude ou disposition. Luc dit simplement :
heureux vous les pauvres. En langue grecque, il y a deux mots qui désignent pauvre :
« penas » et « potocos. » « Penas » est être pauvre
mais moyennement pauvre. Par exemple, ceux qui vivent avec le salaire de smic
en France est considéré comme pauvre. Mais pour qu’ils vivent, il n’y a pas
trop de problème, s’ils optent leur mode de vie modeste et économe. Ils ne
peuvent s’acheter le cadeau, manger au restaurant luxueux, éduquer les enfants
décemment, etc. Mais ils peuvent vivre sans aide des allocations d’état ou
aides des autres. Mais socialement, ils appartiennent aux classes pauvres.
C’est « penas. » Ensuite, il y a « potocos. » C’est être pauvre
mais ceux qui sont potocos, ne sont pas ordinairement pauvre, mais extrêmement
pauvre, ou si on utilise le mot que j’invente, car c’est un peu comme cela que
les habitants de mon pays d’origine disent, ils sont déchirément pauvre.
C’est-à-dire que comme ils étaient tellement pauvres qu’ils ne peuvent vivre
sans aide des autres. C’est une pauvreté très grave, car sans aide des autres, on
ne peut vivre même un instant, et on sera obligé de mourir d’un moment à
l’autre. Matthieu dit cet état désespéré quand il dit « heureux, les
pauvres en esprit. » Spirituellement, ils sont tellement pauvres, qu’ils
ne peuvent vivre même un instant sans aide spirituel des autres. Il y avait
quelque temps un résultat d’enquête parmi les générations qui disait que les
retraites sont les plus heureux. Je me suis dit comment ces gens-là qui
s’approchent de la fin de vie seraient heureux. La raison en est qu’ils n’ont
pas trop de souci ou matériel, ou de l’éducation des enfants, etc. Si cela est
vrai, la génération la plus malheureuse serait celle du bébé. Dès qu’il naît,
il ne peut rien faire. Il a faim, mais ne peut rien faire que de pleurer. Il
veut faire le besoin, mais ne peut rien faire. Donc, il pleure. Si on voit
d’autres animaux qui naissent, l’animal met bas, puis le petit grimpe et marche
parfois pour s’attacher lui-même à la mamelle de la mère qui ne s’en intéresse
pas trop. Seul l’homme est né de cette façon si désespéré. Le bébé ne peut
vivre sans le soin de mère. Le bébé
absorbe tout ce qu’on lui donne. Il ne sait pas encore rétorquer avec sa propre
raison. Quand un missionnaire a voulu aider une brebis autochtone à être
autonome, « donnez-leur vous-mêmes à manger ! » elle lui
répliqua avec la bible ouverte, « Tu ne refuseras pas de faire l’aumône à
ceux qui sont dans la difficulté » Qu’est-ce
que l’orgueil ? Il peut être défini de plusieurs façons, mais en résumé,
c’est qu’on se sent auto-suffisant ou qu’on ne sent aucun besoin d’aide des
autres, en se disant, « moi, je suis assez débrouillard. Je suis
suffisant. » Le problème est que leur âme est souvent malade et ils sont très
malheureux. (Ap 3 :17)
La seconde béatitude : « Heureux ceux qui
pleurent », semble paradoxale au premier abord. Les pleurs et la joie
vont-ils ensemble ? Comment un homme peut-il être heureux quand il est
dans l’affliction ? Comment peut-on répandre le parfum du bonheur dans
l’amertume du chagrin ? Il y a un dicton populaire très révélateur de la
société actuelle, « Qu’importe ! riez, et le monde rira avec
vous ; pleurez, mais vous pleurez seul. » C’est le monde de
superficialité. Les modernes n’aiment pas est sérieux. Ils se réfugient dans
des plaisirs et des divertissements momentanés, et s’attachent à des substituts
de la réalité vides et frivoles. Or, une vie superficielle qui néglige Dieu ne
pourra jamais offrir un fondement solide pour un vrai bonheur. Or, il y a le
moment où tout bascule dans la vie. Tout à coup, beaucoup de choses qui
paraissaient si importantes la veille perdent de leur importance. La vie
devient une affaire sérieuse. Quand pleure-t-on ? On pleure quand on est
triste ? Alors qu’est-ce que la tristesse ? Elle signifie,
« peine de l’âme, chagrin profond, douleur en constatant ce qui ne va
pas. » Le contraire de la tristesse est, dira-t-on, la joie. C’est exact.
Mais plus que cela, le contraire de la tristesse est l’insensibilité, le manque
d’intérêt, l’insouciance, la dureté et l’indifférence. Quand je suis triste,
c’est que mon cœur est touché par la souffrance et la douleur des autres – ou
même par ma propre douleur. Si je suis insensible et indifférent, je ne
m’attriste pas. Une personne triste est une personne au cœur tendre et
sensible. (référez-vous au diapo : cette béatitude correspond à la 6e
béatitude concernant le cœur pur)
La tristesse vient principalement de la repentance.
Peut-être la tristesse préliminaire sera celle sur notre imperfection, mais il
nous faut savoir que la raison de notre insuffisance est le péché. En tant
qu’individu, nous n’avons aucune responsabilité de tous les phénomènes du péché
qui arrivent et existent dans l’univers. Mais en tant que créatures libres,
nous sommes responsables de sa présence dans nos vies. Tous ont péchés et sont
privés de la gloire de Dieu. Donc, tous doivent déplorer le péché de leur vie.
L’affliction de la repentance n’est pas l’apitoiement sur soi-même, ni le
regret, ni le remords de s’apercevoir que nos péchés ont été dévoilés. J’ai vu
une personne, quand elle se fit piqué par son péché publiquement, elle exprima
son remords personnellement, mais après quoi elle se recroquevilla. Se repentir
réellement, c’est se détourner de son péché – c’est une décision consciente et
délibérée d’abandonner le péché – et de se tourner consciemment vers Dieu avec
la résolution de suivre sa volonté dans notre vie. Je cite de nouveau M. Graham
sur le bienfait physique de la repentance, sinon la tristesse selon Dieu selon
le terme de Paul. « Il ne sera pas facile de plier notre volonté faussée
et obstinée ; mais une fois que cela sera fait, nous éprouverons le
soulagement de celui à qui on vient de remettre une vertèbre luxée. Au lieu de
la tension d’une vie sans harmonie avec Dieu apparaîtra la paix sereine de la
réconciliation. Nos nerfs sentiront que notre esprit et notre cœur sont détendus
et, par leur réseau, porteront cette bonne nouvelle à chaque fibre de notre
corps. » fin de citation.
Le verset suivant dit le bonheur venant de la douceur. Il
dit, « Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre. » En
présence des violences, haines et concurrence acharnée, personne ne pourra garder la douceur. Ceux qui la manifestent
seront plutôt considérés comme des écervelés. Mais si nous fixons nos regards
sur Jésus, nous pouvons être doux. Esaïe 50 :6 dit, « J’ai livré mon
dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m’arrachaient la
barbe ; je n’ai pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. »
Sur la croix, Jésus prie pour les ennemis, « Père, pardonne-leur, car ils
ne savent ce qu’ils font. » Aux juifs qui ne le croient pas, Jésus dit de
lui-même, « je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses
brebis. » En tant que berger, nous voulons connaître comment bien diriger
les brebis. Avant que Jésus soit bon berger, il était une bonne brebis, brebis
docile de Dieu. Il écoute toujours la voix de Dieu, soit en montant dans la
montagne la nuit soit en se promenant à la côte de la mer tôt matin. Puis, il
appelle les gens et donne la parole gracieuse aux gens réunis. Sa parole est
pleine de douceur. Jésus dit une fois sa douceur qui rend doux, « Venez à
moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et
humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. » « La
terre » à la fin de ce verset se réfère au Canaan, cette terre que Dieu
avait promis à Israël, découlant du lait et du miel. Mais dans le sens
spirituel, elle se réfère à la partie d’en’haut, le ciel. Le vrai héritage pour
le peuple de Dieu est le ciel. Or, si nous sommes doux, nous obtenons le cœur
des hommes sur la terre et héritons du bonheur éternel dans le ciel.
Regardez le verset 6. « Heureux ceux qui ont faim et
soif de justice, car ils seront rassasiés. » Ici, la justice est Jésus
lui-même. Si nous cherchons la justice, nous la trouvons et nous en sommes
pleinement satisfaits. L’image belle et vigoureuse de ce verset nous suggère la
foi. Bien sûr que comme Luther le dit, tous les 8 bonheurs peuvent et doivent s’obtenir
par la foi. Mais ce verset nous fait faire appel à la foi, car la faim et la soif
demande une forte activité mentale. Matthieu dira un peu plus tard : « Cherchez
premièrement son royaume et sa justice, tout cela vous sera donné
par-dessus. » Jésus, après avoir nourri 5000 hommes avec 5 pains et 2
poissons, dit qu’il est le pain de vie venant du ciel. Il dit aussi à la femme
samaritaine : « quiconque boit de cet eau aura encore soif, mais
celui qui boira de l’eau qu’il lui donne n’aura jamais soif, et l’eau qu’il lui
donnera deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie
éternelle. » La satisfaction de l’âme par la justice est incommensurable
par rapport aux petites satisfactions mondaines et charnelles.
Si ces premiers bonheurs jusqu’à maintenant sont ceux qui
cherchent dans les profonds besoins, les bonheurs prochains, c’est-à-dire les 4
derniers bonheurs sont ceux qui ont trouvé et qui déjà développent une certaine
activité dans le règne de Dieu. Donc, une progression est constatée. [diapo] Surtout
comme la deuxième partie du décalogue, il s’agit des rapports qu’on a avec les
autres. Le premier bonheur de ces 4 derniers est celui des miséricordieux. Si
on est miséricordieux, Dieu lui manifeste sa miséricorde. Cela nous rappelle
Esaïe 58 9b-11, « Si tu éloignes du milieu de toi le joug, les gestes
menaçants et le discours de rien du tout, Si tu offres à l’affamé ce que tu
désires toi-même, si tu rassasies l’appétit de l’indigent, Ta lumière se lèvera
sur les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi. L’Eternel te guidera
constamment, il te rassasiera dans les lieux arides et redonnera de la vigueur
à tes membres. Tu seras comme un jardin arrosé, comme un point d’eau dont les
eaux ne déçoivent pas. » La miséricorde que Jésus révèle durant sa vie de
mission terrestre n’est autre que celle de Dieu. Une fois, quand Agar, la femme
de Sara est chassé loin de la maison, parce qu’elle a été orgueilleuse, et qu’elle
erre dans le désert, Dieu rend visite et lui donne le conseil de retourner à la
maison et se soumettre à sa maîtresse. Ainsi, Dieu la sauvegarde d’être perdue.
Dieu n’abandonne pas les pécheurs, mais il rend visite chez eux pour sauver,
malgré leur iniquité et indignité, comme Jésus le fait pour la femme prise en
flagrant délit d’adultère. Un jour, tout sera consommé. La terre sera embrasée.
Alors il adviendra que nous nous tiendrons seuls devant le tribunal du Christ.
A ce jour, ce à quoi nous pourrons avoir recours n’est que la miséricorde que
nous aurons pratiqué pendant la vie. Comme nous sommes si insuffisants, si coupables,
bien qu’assuré du Royaume des cieux, consolé de tritesse et rassasié de
justice, il y aura encore beaucoup de manquement à couvrir à ce jour. Nous
serons pardonnés et fait miséricordes selon que nous aurons pardonné et fait
miséricorde.
Les miséricordieux sont surtout ceux qui se repentent de sa
misère. Pasteur Sohn avait deux fils, mais par un communiste de nord-coréen,
tous deux furent massacrés pendant la guerre de Corée. Mais lors de la reprise
du territoire par les sudistes, ce communiste fut arrêté. Pasteur tenta de le
délivrer et pour cela, il l’adopta comme son fils. A la question de comment il
put le faire, il répondit, « je suis un des plus misérables, pour lequel
Jésus est mort, comment refusera-t-on d’avoir pitié envers lui. Comparé à ce
que le Seigneur m’a fait, ce que j’ai fait n’est rien. » Pasteur est un
des plus grands exemples de la pratique de la miséricorde. Bien entendu qu’il
est aussi un des plus heureux hommes sur la terre.
Une personne, après avoir étudié la parole, m’envoya une
phrase électronique tout courte : « Cherche le dans le dictionnaire, tu
verras, la miséricorde se rapporte au pardon. » Qu’est-ce que j’ai
dit ? Cela ne parait pas très humble, mais j’ai cherché quand même le
dictionnaire, et trouvé quelque chose très intéressant, donc je veux la partager
avec vous. « d’abord étymologie : le mot venait du latin misericordia
de misericors la personne qui a le cœur (cor) sensible au malheur
(miseria) : ensuite le sens. Pour
cela, j’ai deux versions de la même maison d’édition : une version de
l’année 1983, puisque je l’ai acheté quand je suis venu en France : primo :
sensibilité à la misère, au malheur d’autrui. Secondo : pitié par laquelle
on pardonne au coupable tertio (interjection) : Exclamation qui marque une
grande surprise accompagnée de douleur, de peur, de regret. Ensuite la version
de 2012, l’année dernière, primo : pitié par laquelle on pardonne au
coupable, secondo : exclamation qui marque une grande surprise accompagné
de douleur, de peur, de regret. Une grande surprise, le premier sens d’il y a
30 ans a disparu. C’était le premier sens quand même, qui se rapport au vrai
sens étymologique. La langue évolue toujours, suivant la coutume et la culture,
disent les linguistes. Quand Jésus dit, « heureux les miséricordieux, car
ils obtiendront la miséricorde », il bénit le cœur sensible au malheur
d’autrui, car ce cœur-là seul obtiendra la miséricorde au dernier jour, quand
nos ennemis se lèveront pour nous accuser, et que notre conscience même ne
voulait pas se mettre de notre côté à cause des multiples maux et blessures que
nous aurons commis.
Matthieu continue de dire des bonheurs qui se rapportent aux
activités. Alors, quant à la 6e béatitude à laquelle j’ai fait
précédemment allusion, comment avoir le cœur pur consiste à des activités pour
les autres. Ce serait plus simple, si je vous cite un exemple du Seigneur. Un
jour, en passant la rue, Jésus prend un enfant et le met sur le genoux et dit,
« Si vous n’êtes pas comme ce petit enfant, vous ne pouvez entrer dans le
royaume de Dieu. » En fait, quand les enfants viennent vers Jésus, les
disciples les chassent toujours, car ce n’est pas la place des enfants. Ainsi,
ne pas avoir cœur pur n’est pas une affaire personnelle, mais une affaire de
communauté. Quand le cœur n’est pas pur, on devient facilement prétentieux et orgueilleux.
Alors tous les actes, les paroles et les comportements reflèteront nos
méchancetés et deviendront vite néfastes dans nos relations avec les autres.
Autrefois, si l’homme voit Dieu, il meurt. L’impossibilité de voir Dieu qui est
esprit est l’économie présente de la chair. Mais cela cessera dans la
perfection et dans la gloire. Un jour viendra où nous le verrons face à face,
tant que nous ferons tous nos mieux de garder nos cœurs purs comme Jésus. Le
cœur pur se reflète souvent par nos yeux purs. Le cœur mauvais les rendra
vitrés. N’est-ce pas qu’on dit souvent que les yeux sont les fenêtres du cœur.
Nous reflétons l’espérance du ciel par ceux-ci pour ceux qui sont dans la peine
de la terre. Ils sont plus beaux que les prunelles des yeux bleues nordiques.
Parmi les personnages de l’Ancien Testament, Joseph est un
homme dont le cœur était pur. Malgré le mépris des frères, il gardait toujours
un cœur pur comme enfant. Il vit deux fois la vision, une fois celle de 11
gerbes qui se courbent autour de la sienne et l’autre fois celle des 11 étoiles,
le soleil et la lune qui se courbaient devant lui. Sans arrière-pensée, il
rapporta ces visions aux frères qui le jalousaient. Pendant la vie d’esclave de
l’Egypte, il fut emprisonné sans cause, alors il en vint à interpréter les
rêves de deux sujets royaux en prison, dont l’un était celui de la délivrance
imminente. Malgré sa demande instante, le sujet affranchi oublia Joseph. Mais
Joseph garda toujours le cœur pur, si bien que quand il fut convoqué par
Pharaon, sans aucune teinte d’amertume, il rendit témoignage à Dieu, le maître
de l’univers. Il devint ministre de l’Egypte et délivra le pays de la famine.
Le cœur pur n’est pas l’affaire personnelle. Par le cœur pur, l’homme peut
sauver le pays entier.
Ensuite, Jésus dit, « heureux ceux qui procurent la
paix, et ils seront appelé fils de Dieu. » Qui sont ceux qui procurent la
paix ? Ils sont non seulement ceux qui ont les sentiments paisibles
eux-mêmes, mais aussi ceux qui s’efforcent de la procurer aux autres et la
rétablir parmi les hommes, là où elle est troublée. Alors ils seront appelé
fils de Dieu. Ce dernier titre comprend une réalité profonde. Tant qu’ils
procurent la paix aux hommes, ils ont la ressemblance à leur Père qui est aux
cieux, qui est appelé Père de paix. Ils agissent ainsi selon son Esprit. Donc,
ils sont fils de Dieu. Mais non seulement ils sont fils de Dieu, mais ils sont
appelés fils de Dieu, c’est-à-dire qu’ils sont reconnus tels par les hommes et
par Dieu.
Mais nous ne pouvons pas procurer la paix avec n’importe
quel prix. Après la guerre des rois, Abraham choisit Dieu d’abord au lieu de se
faire alliance de paix avec Béra, le roi de Sodome. Lorsque nous choisissons
Dieu avant le monde, le monde fait une volteface pour élever la barricade
contre nous. C’est ce qui est arrivé certainement à Abraham. Nous sommes
exposés à l’ardente persécution. Mais rien n’est étonnant, car c’est ce que
Jésus avait déjà prévu. « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui
est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai
choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour
vous. » Dans cette dernière béatitude apparait de nouveau le mot « justice ».
La justice se réfère à Jésus. Donc, quand Jésus dit, « à cause de la
justice, » cela signifie « à cause de moi, le Christ qui est le
dispensateur de la justice. » La récompense pour les persécutés est la
même que dans le verset 3 concernant les pauvres en esprit. Nous lisons
« le royaume des cieux est à eux. » Par rapport aux autres promesses
qui s’expriment au futur, la récompense de ces versets est au présent. Donc, à
ceux qui sont pauvres en esprit, c’est-à-dire humbles et à ceux qui sont
persécutés, le royaume des cieux arrivent maintenant, aujourd’hui.
Cette répétition de la phrase nous fait penser qu’elle clôt
ainsi un cycle harmonique d’expérience et de promesse. Autrement dit, cette
promesse du royaume des cieux nous suggère que le bonheur est circulaire et enclavé.
Cela signifie que tous les bonheurs énumérés par Jésus sont une liste épuisée,
c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autres bonheurs sur la terre. Les gens cherchent
le bonheur de différentes sortes ici et ailleurs, soit dans des plaisirs ou des
divertissements, soit dans la richesse matérielle ou le travail ou le diplôme, mais
le bonheur véritable ne se trouve que dans ce cycle fermée de bonheurs de Dieu.
Je tiens à le souligner, en vous demandant à me pardonner d’être un peu
philosophique.
II.
Le rôle du chrétien dans le monde
Les versets 13-16 nous parlent du
sérieux de la position qu’ont les enfants du royaume de Dieu. Jésus dit d’abord
qu’ils sont le sel. Le sel a deux fonctions importantes dont le premier est
l’empêchement de la corruption. Au sens négatif, il protège la nourriture de la
décomposition. Ensuite, au sens positif, le sel a le rôle de donner la saveur
aux aliments. Là où le chrétien actif se trouve, le monde peut être protégé de
la corruption, alors que s’ils sont absents ou peu influents, le monde risque
de courir vers la décadence morale. Mais, non seulement il protège le monde de
la corruption, il redonne la grâce et la vigueur et la joie au monde légaliste
et morose. Le sens spirituel ici est que le disciple est le sel de terre, destiné
à pénétrer toute la masse de l’humanité. S’il perd la saveur de l’évangile,
autrement dit devient spirituellement insipide, rien ne pourra la lui rendre.
Il devient une matière inutile et sa destination est perdue. Son sort final
sera d’être jeté dehors et foulé aux pieds des hommes. C’est une terrible
image. Ensuite, Jésus dit d’étonnante parole aux disciples. Les disciples sont
la lumière du monde. Jésus dit souvent quand il dit de lui-même, qu’il est la
lumière du monde. Mais maintenant, quoi qu’ils soient jeunes, Jésus s’identifie
avec les disciples. Ils sont la lumière du monde pouvant éclairer tous les
coins du monde sombre. On met la lampe sur le chandelier, non sous le boisseau.
De même les disciples doivent être mis sur la hauteur de la ville, afin que par
leur lumière, le côté sombre de la ville soit éclairé. Il y a un mouvement
évangélique appelé « bouge la ville ». Ici, Jésus dit « votre
lumière. » La source de la lumière est bien entendu Jésus, la véritable
lumière. Mais elle n’est à nous que lorsque nous nous la sommes appropriée
d’une manière vivante ; alors elle luit d’elle-même devant les hommes qui
voient, non pas seulement des doctrines ou des opinions religieuse, mais nos
bonnes œuvres, tout l’ensemble d’une vie chrétienne. Alors les gens qui la
voient glorifieront non nous, mais le Père qui est dans les cieux.
Aujourd’hui, nous avons appris 8
bonheurs que Dieu promets à ceux qui ont les qualités appropriés. On pourra
dire que c’est le code de déontologie du royaume de Dieu un peu comme le thème
du culte bis today, « code de déontologie chrétienne ». Si nous nous
y concordons, non seulement Dieu nous rend pleinement et constamment heureux,
mais aussi nous utilise précieusement dans l’accomplissement d’œuvre du salut
de Dieu dans le monde. Amen !